Validation des pathologies

La robustesse et la richesse des données sur les évènements de santé des volontaires de la cohorte reposent sur un processus d’investigation de longue haleine, comprenant une première étape de repérage des cas potentiels puis une étape de collecte d’informations complémentaires sur ces cas potentiels avant de procéder à la validation et au codage des évènements. Ce n’est qu’une fois ces tâches effectuées que les membres de l’équipe exploitent les données en vue d’analyses statistiques.

Ce processus a d’abord été établi pour les tumeurs cancéreuses puis adapté et étendu à d’autres pathologies chroniques au fur et à mesure du suivi de la cohorte.

Repérage des évènements de santé

Si les volontaires ont un problème de santé, ils peuvent l’indiquer dans des champs dédiés de leurs auto-questionnaires, en précisant l’année du diagnostic. Il nous arrive aussi d’obtenir ces informations suite à une déclaration spontanée de la personne elle-même ou d’un membre de sa famille qui contacte l’équipe par courrier, téléphone ou mail. Pour les femmes de la première génération, les données de consommation de soins transmises depuis 2004 par la MGEN peuvent être utilisées pour repérer des évènements d’intérêt.

Les cancers : un processus bien établi 

L’axe de recherche initial de l’équipe étant l’étude des facteurs de risque des cancers, un circuit spécifique de validation des cancers a été développé, avec une base de données dédiée.

Ce travail mobilise une équipe d’attachés de recherche clinique (ARC) qui a pour mission de confirmer ou d’infirmer les cancers auto-déclarés par les volontaires et de documenter les caractéristiques de ces cancers.

Collecte de documents médicaux auprès des médecins

Les volontaires ont la possibilité de renseigner les coordonnées de leurs médecins, qu’ils soient généralistes ou spécialistes, et des hôpitaux les ayant pris en charge et nous autorisent, dans leur consentement à l’étude, à les contacter pour obtenir des renseignements médicaux supplémentaires. Après avoir vérifié que ces médecins sont toujours en exercice, les ARC saisissent leurs adresses postales selon les normes de la Poste. Ces coordonnées sont ensuite utilisées pour réaliser le publipostage auprès des médecins et des hôpitaux.

Les documents médicaux (comptes-rendus opératoires, d’hospitalisations et anatomo-pathologiques) transmis par ces médecins sont ensuite réceptionnés dans les locaux de l’équipe par les techniciens qui les trient par localisation de cancer. 

Base de données dédiée aux cancers

Les ARC procèdent alors à la validation des cas présumés de cancer en s’appuyant sur les documents reçus. Dans un premier temps, ils confirment ou infirment la notion de cancer ; le cas échéant, ils précisent l’organe atteint et la date de diagnostic. Une fois cette étape terminée, les documents médicaux sont pseudonymisés et numérisés.

Dans un second temps, les ARC effectuent le codage de tous les cancers confirmés. Cette opération consiste à transformer les informations relatives à un cancer donné en un langage universel commun, reconnu par la communauté scientifique internationale. Les normes utilisées sont celles de la Classification Internationale des Maladies 10e édition (CIM-10), de la Classification Internationale des Maladies Oncologiques publiées toutes deux par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), et de la Classification des Tumeurs Malignes publiée par l’Union Internationale Contre le Cancer. 

Après une lecture approfondie et minutieuse des documents médicaux, les ARC renseignent, très précisément et selon les codes internationaux, des informations telles que la localisation de la tumeur, sa dimension, sa morphologie, son degré d’agressivité, l’atteinte des ganglions, les éventuelles métastases, son stade, etc. Pour certaines localisations cancéreuses particulièrement représentées dans la cohorte comme le cancer du sein et le cancer de la prostate, les traitements anti-cancéreux administrés sont également enregistrés.

Les autres pathologies : un processus en plein développement

La richesse des données de la cohorte permet d’étudier d’autres pathologies chroniques que le cancer. Pour chacune, le processus de repérage, d’investigation, de validation et de codage est établi sous la direction des investigateurs principaux d’E3N-Générations et associe systématiquement un ou plusieurs spécialistes de la pathologie concernée.

Ce circuit de validation peut commencer par l’envoi d’un questionnaire spécifique destiné aux volontaires ou à leurs médecins. Ce dernier permet d’obtenir des informations et des documents complémentaires pour préciser le diagnostic de la pathologie. Les cas de diabète, de maladie de Parkinson, d’asthme, d’évènements coronariens, de polyarthrite rhumatoïde et de maladie de Horton ont été validés de cette façon.

Pour certaines pathologies, et pour les femmes de la première génération uniquement, il peut être utile, pour identifier les cas, de recourir à la base de remboursement de la MGEN qui permet d’obtenir les dates et les noms de traitements délivrés en ville, en relation avec la pathologie. Dans ce cadre, l’équipe va, avec une équipe spécialisée de l’université de Bordeaux, concevoir et valider un algorithme pour identifier les cas de dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA).

Perspectives

À l’avenir, cette méthodologie d’identification des cas pourrait se développer avec le projet de chainage avec le Système National des Données de Santé qui permettrait d’accéder aux données de l’Assurance maladie sur les soins de ville et hospitaliers pour toute la cohorte E3N-Générations.

Le travail de validation sera prochainement mis en place pour les évènements de santé déclarés par les volontaires de la génération 2, selon des modalités adaptées au suivi en ligne de cette génération.

Effectifs des pathologies les plus fréquentes validées
chez les 98 995 femmes et les 17 700 hommes de la première génération

* Évènements de santé diagnostiqués entre l’inclusion et 2018 ou 2021 selon le sexe 

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Nous remercions vivement tous les médecins (de ville, des Centres hospitaliers, des Centres anti-cancéreux, des laboratoires d'anatomie pathologique) pour leur précieuse aide dans la transmission des documents nécessaires à la confirmation des pathologies étudiées.